Arrivée mercredi à Mae Sariang, le bus était pas trop pourri, je trace
direct à l'agence de trekking Salawin conseillé par François, il m’accueille
chaleureusement chez lui, me sert un super bon café et on regarde un peu la télé,
mais comme il n y a que très peu de touristes ici, pas possible de partir avec
lui car il faut être minimum 3, je repasserai le soir pour voir si d'autres
personnes sont arrivées, la ville est déserte de touristes, c'est mauvais
signe, c'est la saison des pluies en été, il fait trop chaud pour marcher et il
pleut tout le temps et peu de touristes viennent ici peut être à cause du
paludisme ou de la guerre en Birmanie qui n est qu'a 40 Km d'ici. Quand je
retourne le soir il me dis que je peux partir avec son cousin, mais comme je
suis tout seul c'est un peu plus cher. Je partirai le lendemain matin avec son
cousin très sympa, un vrai Karen comme lui. Première étape, l'escalade d’un
sommet où les touristes ne s'y aventurent pas car c'est trop escarpé, mais lui connaît
les chemins, on y arrivera jamais, tout en haut, il à beaucoup plus et le sol
est glissant, et on ne peut pas s'agripper aux arbres car ils sont tous
pourris, en redescendant il parle à d'autres karen qui lui disent que c'est pas
la bonne saison pour faire un trek là haut et que c'est infesté de serpents très
dangereux, effectivement on en a croisé un qui était trop beau vert et jaune.
Je me suis fait mordre par deux lintchs, une sorte de sansue qui ressemble a
une limace mais très vivace, ces saloperies grimpent sur toi, entrent dans ta chaussette
et sucent le sang au bout de tes orteils, celle de mon guide avait déjà bien
grossi, après l’avoir retiré il la écrasé avec une pierre, elle était pleine de
sang, beurk, plus tard on a croisé un moine qui nous a dis de frotter ses pieds
avec du tabac pour les faire fuir mais on ne croisera plus de lintch.
Apres 6h de marches difficiles on arrive au village karen, les villageois
sont ravis de voir un occidental s'intéressé à leur village, ils me souhaitent
la bienvenue dans leur village mais le contact est difficile, en plus ils ne
parlent même pas thaï. Ils vivent dans des cabannes sur pilotit en tec et en
bambous, un homme vient près de moi, ils sort de son sac un nouveau savon pas
encore déballé, il le tiens comme un trésor, il me demande ce qu il est écris
sur l'emballage, je lui répond creamy and delight, je lui explique avec les
mains ce que veut dire creamy, il est ravis, il remet son trésor dans son sac
et là il y a un blanc, la communication est bien sur difficile mais il a envie de
communiquer avec moi alors je lui montre les photos sur mon appareil photos, il
reconnais les endroits près de son village, plus tard je me décoince un peu et
je leur explique comment on vit en Belgique, par exemple on ne s'assied jamais
par terre mais sur des chaises, le feux ne sert pas à la cuisine ni pour se
chauffer ... ça les fais rirent ... C'est dans les villages karen que l'on
produit l'opium, c'est très populaire chez les anciens, mais quand c’est les
jeunes qui sont accros, ils ne travaillent plus dans les champs et là, c'est la
catastrophe pour le village. Mon guide m'explique que l'état Thaï à rendu l'école
obligatoire pour tout le monde, donc les jeunes apprennent le thaï mais après,
peu reviennent dans le village et préfèrent s'entasser dans les grosses villes.
A 9h du soir le soleil se couche et une demie heure plus tard tout le
village aussi, moi, mon guide et le chef de famille qui m’accueille on reste a
boire devinez quoi ? Bon d’accord ils appellent ça le "rice whiskey"
artisanal bien sur (vodka) et ils rajoutent une substance vendue en petites
fioles appelée B150, mais c'est en fait un concentré de red bull, en Thaïlande
jusque dans les villages les plus reculés ils picolent à la vodka red bull, j’hallucine,
c est très populaire ici. Quand la bouteille est vide on s’attaque a la bière,
il va falloir que je boive beaucoup pour dormir à même le sol en bambou. Je
suis comme un prince ici, je mange en premier et les autres se partagent les
restes, j’ai droit a une couche de couverture et un moustiquaire pour dormir,
wouaw grand luxe. Le point négatif, la voisine qui pilent son riz a 5h du matin
juste après les cris du coq, ici on vit en fonction du cycle du soleil. En
visitant l’école du village, ça m a donné envie de venir vivre ici un an pour
enseigner un peu d'anglais (mais là je suis pas encore assez bon je crois), ils
m'ont dits qu ils cherchaient des bénévoles, ça me plairait bien de vivre dans
le calme de la montagne, ici pas d'eau courante et d'électricité, mais ça sert
a quoi encore ?
Vendredi matin il pleut, on décident d'attendre, comme il fait un peu plus
frais on se rendors tous au coin du feux, quel bonheur. A midi il arrête de
pleuvoir, on repart comme la veille, je me concentre sur les endroits ou je mettrai
mes prochains pas, inutile de regarder ailleurs car si je glissent c'est plutôt
la merde car des fois c'est le ravin ou une rizière deux mètres plus bas,
ensuite on marche à travers la jungle, armé de sa machette le guide trace le
chemin, le plus drôle fut la remontée d'un torrent a pied, je suis a bout de
souffle, mais c'était pas un trekking pour les tapettes, Kho lanta peut aller
se cacher.